J'ai du mal avec ce mec à côté,
Car il épie mes gestes.
Derrière lui, les antennes se taisent
Et se détestent.
Aprés avoir sauté,
La ferraille du ciel s'apaise.
Enfin vient l'heure de penser à celle
Qui me manque aujourd'hui.
Où vogue-t-elle ? Au delà des antennes
Et de la nuit,
Mimant la sentinelle
Du grand phare oisif qui se traîne.
Pense-t-elle à moi ? Non, je ne crois pas.
N'existe-t-elle plus ?
Dans son ailleurs, j'aimerais tant qu'elle pleure
À mon insu.
Elle aurait dans ses bras
L'enfant d'un autre et ça
m'écoeure,
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Car c'est ma vie sur une parallèle
Qui partirait sans moi
Et l'agonie de l'observer de loin,
Privé de choix
Et surtout privé d'elle.
Et cependant, je la rejoins

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À l'horizon de l'infini magma
Quand tout se mêle à tout,
Ses atomes aux miens et son amour
À rien du tout.
Moi, je ne mourrai pas,
Sans qu'elle fût morte à son tour.
Mais que je cesse avec l'éternité !
Mon temps, c'est les semaines.
Demain sera le jour de Jupiter,
Une autre scène :
Bonjour, bla-bla, café,
Rons-rons de nos vies de misère.
Il y aura ce mec juste à côté,
Il épiera mes gestes.
Derrière lui, l'image aura fondu
Dans un vent d'est
Et d'obscure clarté.
Je vais partir. Je n'y suis plus.
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